Débat Royal / Sarkozy - Au-delà de la compassion ou de la colère : le handicap, un enjeu de société (03/05/2007)

Alors que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se sont opposés hier soir sur la question de la scolarisation des enfants en situation de handicap, l'APF tient à rappeler qu'au-delà des statistiques, c'est bien la qualité de l'accueil et de l'accompagnement des enfants qui est en jeu aujourd'hui.Pour l'APF, s'il est important que les familles puissent faire valoir le droit à l'éducation de leurs enfants, il est aussi important que l'éducation des enfants en situation de handicap s'inscrive dans une politique plus globale et transversale, avec des moyens humains et financiers à la hauteur des attentes des personnes.

Le plan Handiscol a permis une nouvelle étape pour la scolarisation des enfants en situation de handicap : développement des auxiliaires de vie scolaire (AVS) grâce aux emplois jeunes, information aux familles...

 

Avec la "loi handicap" du 11 février 2005, de nouvelles avancées ont vu le jour : obligation d'inscription dans l'école la plus proche du domicile, nouveau dispositif avec la création des maisons départementales, du plan personnalisé de scolarisation dans le cadre du plan personnalisé de compensation, des enseignants référents de l'Education nationale.

 

Toutefois, pour l'APF, si on constate une évolution du nombre d'enfants en situation de handicap scolarisés, cela est principalement dû au développement de l'accueil à temps partiel, voire très partiel.

 

En outre, les familles et les professionnels constatent :
- un nombre insuffisant d'AVS, de réelles lacunes dans la formation et la pérennité de ces personnels ;
- un retard et des dysfonctionnements dans l'installation du nouveau dispositif : les enseignants référents n'étaient pas encore tous nommés, et ceux qui l'étaient manquaient parfois de formation ou avaient plus de 200 dossiers à traiter ;
- un manque d'information et de consultation des familles ;
- une concertation avec l'Education nationale très insuffisante.

 

L'APF rappelle que la garantie d'une éducation adaptée pour les enfants passe par :
- une évaluation individualisée des besoins spécifiques de chaque enfant par des professionnels qualifiés et en lien avec la famille ;
- des moyens adaptés pour répondre aux besoins : accessibilité des locaux scolaires, AVS formés, financement des aides techniques, dispositif d'accompagnement et d'accueil adapté (notamment médico – social) suffisant.

 

Enfin, si les 2 candidats se sont régulièrement engagés pendant la campagne sur la question de l'éducation des enfants, ce sujet doit s'inscrire dans un débat de société plus global sur la place des personnes en situation de handicap en France en ce qui concerne :
- l'accès à toute la vie de la cité : éducation, emploi, formation, lieux publics, transports...
- les ressources en sortant de la logique des minima sociaux ;
- le financement intégral des moyens de compensation pour toutes les personnes (création du 5e risque de protection sociale).

 

C'est pourquoi l'APF demande à la nouvelle présidence de la République et à son gouvernement d'engager une politique transversale du handicap.

17:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections présidentielle et législatives, débat | |  Facebook | | |