Bilan chantier Handicap : Tout n'est pas réglé !

Alors que le handicap a été l'un des chantiers prioritaires de Jacques Chirac, la loi du 11 février 2005 qui en découle ne doit pas faire penser que tout est réglé pour les personnes en situation de handicap.Pour l'APF, si l'impulsion a été donnée par cette loi, beaucoup d'efforts restent à faire tant sur le plan des ressources que de la compensation ou de la mise en accessibilité. En outre, il est temps aujourd'hui de penser la politique du handicap de manière intégrée et transversale, et de cesser les politiques "à part".

Le chantier Handicap qui a donné lieu à la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a permis de donner une nouvelle impulsion dans la prise en compte des personnes en situation de handicap en France.

 

L'élaboration de cette loi a en outre renforcé le rôle du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH).

 

Par ailleurs, la création de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) constitue un bon outil de pilotage national sur la politique de compensation des personnes en situation de handicap, quel que soit l'âge. La CNSA constitue la base de la reconnaissance du nouveau risque de protection sociale lié à la perte d'autonomie.

 

A l'heure du bilan, deux ans après l'adoption de la loi, force est toutefois de constater que :

  • On est encore en phase de construction, avec par exemple la mise en place des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) : on constate des disparités d'un département à l'autre, de nombreux retards dans le traitement des dossiers des personnes, et un personnel encore trop peu formé à l'accueil des personnes.
  • Les principes posés par la loi sont satisfaisants mais leur application n'est pas encore concrète pour les personnes : ainsi l'obligation de mise en accessibilité généralisée dans un délai de 10 ans nécessite une volonté politique forte de programmation et de financement pour être effective en 2015 !
  • La loi n'a pas réglé certaines questions fondamentales pour permettre aux personnes en situation de handicap de vivre dignement : le financement intégral des surcoûts liés au handicap (aides humaines, aides techniques...) ; la garantie d'un revenu d'existence décent égal au SMIC pour les personnes en situation de handicap qui ne peuvent pas travailler ou celles qui sont dans une démarche d'insertion ; la suppression de la prise en compte des ressources du conjoint dans le calcul de l'AAH.

 

L'APF attend donc du prochain président de la République et de son gouvernement une réelle volonté politique d'appliquer la loi du 11 février 2005 et au-delà, l'adoption du "réflexe handicap" c'est-à-dire la prise en compte du handicap dans chaque projet de loi, chaque enjeu de société.

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